Leur popularité a exhorté leurs maîtres et les autorités à mettre leurs têtes à prix. Il s’ensuit que Bellaca, l’un des chefs marron, avait pris possession du Morne et qu’entre 1797 et 1802, une proclamation fut publiée par l’Assemblée coloniale qui proposait de libérer tout esclave et leur famille qui aideraient à l’arrestation de Bellaca. Des sources d’archives mentionnent que Bellaca aurait pris possession du Morne Brabant entre 1797 et 1802. Apparemment, Bellaca aurait été tué par Staline Cerf qui résidait dans le district de Rivière-Noire.

À Maurice, on ne connaît pas le long terme d’un peuplement marron réussi, bien que des cas isolés de fugue prolongée pour des chefs marrons particuliers ne soient pas rares. Un autre aspect intéressant qui a été noté lors des raids effectués par les marrons dans les plantations était les meurtres et les enlèvements. Les bandes marrons étaient non seulement composées de mâles mais aussi de femelles qui ont été principalement enlevées lors de ces raids. Il serait intéressant d’examiner de plus près le rôle de ces esclaves féminines dans ces groupes.Il y avait d’autres chefs marron, bien que moins connus, dont les noms étaient associés au Morne Brabant. Pompée était un esclave malgache âgé d’environ 36 ans, du district de Pamplemousses qui s’était réfugié pendant un an au pied du Morne Brabant. Pompée a été capturé en 1805 dans les bois du Morne.

En 1818, le commissaire civil du district de Rivière-Noire a observé que la montagne du Morne Brabant et ses environs servaient encore de lieux de refuge pour les marrons. Ce fait n’est pas surprenant car en décembre 1825, un esclave résidant dans la propriété de son maître près du Morne a été retrouvé assassiné et on soupçonnait qu’il avait été attaqué par un marron qui vivait près de la base de la célèbre montagne.

En juillet 1828 et en janvier 1835, deux grands détachements armés furent envoyés chercher des marrons près du mont Morne Brabant. Ainsi, même pendant les dernières années de l’esclavage à Maurice, les administrateurs coloniaux britanniques ont déployé leurs forces afin de traquer les esclaves fugitifs dans cette partie du district de Rivière-Noire.

Pendant ce temps, la formation de bandes marrons et la mise en place de camps étaient une stratégie organisée pour survivre dans le désert. Leur objectif était d’obtenir une force en nombre qui leur permettrait de préserver leur liberté et de combattre les détachements armés officiels et privés. Certains des groupes marrons étaient dirigés par des chefs intelligents, des combattants compétents et des individus ingénieux. Les groupes marrons vivaient ensemble, chassaient et se déplaçaient ensemble. Ils s’organisent parfois pour trouver de la nourriture et d’autres produits comestibles dans les plantations.

Il a également été rapporté qu’ils avaient répandu la terreur dans certains villages au cours de leurs raids. Dans la région de Beau Songes, on rapporte que des Marrons ont tué, pillé et semé la terreur dans le village. Malgré le fait que leurs vies aient pu être de courte durée et difficiles, les marrons à Maurice ont créé un espace qui représentait une vie distincte et de ce que la société coloniale attendait de ses esclaves.

Il y avait plusieurs raisons pour lesquelles les esclaves ont décidé de s’enfuir, de la punition physique, la réticence à accomplir le travail qui leur étaient assignés, le mécontentement général à l’égard de sa situation, que ce soit en tant qu’esclave ou dans cette situation particulière. Les marrons comptaient sur leur propre ingéniosité pour se protéger; les cultures dont ils sont issus les aident aussi dans leurs tentatives à se protéger.

D’autre part, il est intéressant de noter la différence entre deux catégories principales de Marrons, Petit marronnage et Grand Marronnage. La première se réfère à l’évasion à court terme des esclaves et la seconde à l’évasion à long terme des esclaves dans le but de créer des communautés autonomes.

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